Pictogramme

Par Alicia Mâzouz

DEFINITION :

La contrainte consiste à expliciter la norme portée par un symbole.

APPLICATION :

Pictogramme 1

On peut adopter plusieurs interprétations possibles :
Interdit aux chiens ?

Interdit aux chiens noirs ?

Applicable exclusivement aux teckels ? ou au furet, ou encore un basset ou un cochon

Pictogramme 2 photographié dans la ville de Tianjin (15 millions d’habitants, à une heure de Beijing).

A gauche, en chinois, il est écrit qu’il faudrait que la compagnie  qui entend déverser un produit à cet endroit laisse son nom et son numéro. L’ensemble est signé par le bureau communal chargé de l’environnement. Il faut préciser qu’un lac artificiel se trouve à  200 mètres et qu’il existe un risque que le produit se déverse dans le lac.

Pictogramme 3

Typique de Montréal, celui-ci ne peut se comprendre que si l’on a la clef d’interprétation suivante : le panneau le plus haut est le plus général et l’emporte sur les autres. Le panneau indique que l’on ne peut pas s’arrêter devant (il y a une flèche). Le panneau du milieu signifie que l’on peut s’arrêter un peu devant ou derrière pendant une courte période à titre d’exception. Enfin le panneau du bas précise que, à titre d’exception et pour une portion de la rue, il est possible de stationner sauf derrière le panneau pendant les horaires indiqués.

Pictogramme 4

Photographié en Islande, il interdit tout jet de pièce quelle que soit la monnaie. Si l’on fait une interprétation a contrario, les billets seraient autorisés.

Pictogramme 5

Celui-ci a été photographié à l’Université de Montréal. Sur le panneau du haut, le mot toilette (par ailleurs au singulier contrairement au mot utilisé en France !) semble réserver le lieu aux personnes en situation de handicap quel que soit leur genre. En revanche, le panneau du bas mentionne une norme contraire ou opposée : cette toilette est accessible à tout le monde quel que soit son genre.

COMMENTAIRE :

Pictogramme 1 : les animaux sauvages sont-ils concernés ? Le symbole générique du chien n’est-il pas le     berger allemand ? Ou le berger australien ? Pourquoi le chien est-il le symbole de l’animal domestiqué ? Le « mal dessiner » conduit à s’interroger sur la clarté du droit. A partir de quand peut-on dire qu’une norme est « mal écrite » ou « mal dessinée » ?

Le pictogramme 4 se trouve sur le site géothermique de Geysir en Islande (le terme geyser vient d’ailleurs de ce lieu). Un autre panneau présent sur le site indique que le métal des pièces abîme l’environnement. Cette interdiction vise à contrer la pratique de jet de pièces dans un plan d’eau, réalisée à des fins religieuses ou de superstition. Ainsi, l’environnement exceptionnel de ce site naturel ne doit pas être perturbé par des interventions humaines.

Le pictogramme 5 nous invite à nous demander si l’explication d’un panneau ne suscite pas plus de difficulté que son absence.

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archive PICTOGRAMME. Contrainte : donner la norme portée par un symbole. Par exemple, quelle est la norme portée par les symboles ci-contre ?

Interprétations possibles du premier pictogramme :

Interdit aux chiens?

Interdit aux chiens noirs?

S’applique uniquement aux teckels ?

Est-ce que ça pourrait-être un furet mal fait ?

Certains y voit un basset ou un cochon

 

Questions possibles

  • Quid des animaux sauvages ?
  • Le symbole générique du chien n’est-il pas le berger allemand ? Ou berger australien ?
  • Pourquoi le chien est-il le symbole de l’animal domestiqué ?
  • Le « mal fait » permet de s’interroger sur la question de la « clarté » du droit. A partir de quand peut-on dire qu’une norme est « mal écrite »?

Interprétation du second pictogramme photographié dans la ville de Tianjin (15 millions d’habitants, à une heure de Beijing).

  • Il est écrit à gauche en chinois qu’il faudrait que la compagnie concernée laisse son nom et son numéro et c’est signé par le bureau communal chargé de l’environnement (cela reste des indices et ne donne pas le sens du pictogramme). Il faut ajouter qu’un lac artificiel se trouve à 200 mètres et qu’il vient d’être construit.

Interprétation du 3° pictogramme typique de Montréal qui ne peut se comprendre que si l’on a une clef d’interprétation : le panneau le plus haut est le plus général et l’emporte sur les autres, donc ici cela veut dire que l’on ne peut pas s’arrêter devant (il y a une flèche), en dessous il est dit que l’on peut s’arrêter un peu devant ou derrière pendant une courte période à titre d’exception et en bas à titre d’exception et pour une portion de la rue il est même possible de stationner sauf derrière pendant certains horaires.

Le 4° pris à Montréal suppose de savoir ce qu’est une siamoise : un double raccord pour les pompiers. Les habitants ont l’obligation d’indiquer où se trouve la siamoise.

Le 5° a été pris par Alicia Mazouz en Islande et interdit tout jet de pièce quelque soit la monnaie si l’on fait une interprétation par analogie, mais les billets seraient autorisés.

Le 6° paraît simple, pris à l’Université de Montréal, mais il y a peut-être une difficulté : est-ce qu’il s’agit d’une toilette (toujours au pluriel en France !) réservée aux handicapés quelque soit leur genre alors que l’explication fait référence à tout le monde ? Sinon pourquoi préciser que la toilette est accessible aux handicapés si elle est accessible à tout le monde. L’explication d’un panneau peut susciter plus de difficulté que son absence.

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