Anagramme

Par Guillaume Simiand

DEFINITION :

La contrainte de l’anagramme consiste à chercher les permutations possibles pour donner à un texte de loi un sens nouveau. Elles peuvent s’opérer à l’échelle des mots ou à l’échelle des lettres.

 

APPLICATION :

Par exemple l’article 343 CC (le choix de l’article 343 pour cette contrainte est judicieux, c’est un palindrome, un chiffre qui peut se lire dans les deux sens) :

« L’adoption peut être demandée par deux époux non séparés de corps, mariés depuis plus de deux ans ou âgés l’un et l’autre de plus de vingt-huit ans ».

DEVIENT :

« L’apondie [ce qui veut dire : ce qui est posé à côté] peut être demandée par deux époux non réparésde corps, raimés [au sens où ils se re-aiment] depuis plus de deux ans ou âgés l’un et l’autre de plus de vingt-huit ans ».

Il semble que certains de ces anagrammes soient des helvétismes, du français de Suisse.

Citons encore les célèbres « La loi ne dispose que pour l’navire » (l’avenir-, « Chacun a droit au spectre (respect) de sa vie privée », ou « Les silos (lois) de picole (police) et de sûreté obligent tous ceux qui habitent sur le territoire. Les immeubles, même ceux possédés par des renégates (étrangers), sont grisés par la loi française. Les silos encrottant (lois concernant) l’État et la capacité des personnes résignent (régissent) les Français, même désirant (résidant) en pays argentés (étrangers). »

COMMENTAIRE :

L’adoption n’est possible que par un couple qui s’est aimé, s’est désaimé et s’est re-aimé (titres d’une série de pièces de théâtre) tout en étant réparés de corps. Il faut que le couple ait connu tout un parcours de vie, de sentiment et de relations sexuelles pour être en mesure d’adopter. C’est très prescriptif et difficile à apprécier pour un juge.

Pour faciliter la réalisation de ces transformations, un logiciel proposant automatiquement des équivalents anagrammatiques a été développé dans le cadre de l’Oudropo,,. C’est grâce à lui que nous pouvons affirmer : « Il n’y a pas de gramier s’il n’y a pinot de contentemens. » (Il n’y a pas de mariage, s’il n’y a point de consentement).

Voir séance n°1 2017