Représenter la norme ou tout autre élement juridique sous forme de dessin
M. Frédéric F. Martin met en image son sujet de thèse, Commentaires d’images
Justice et législation sous le règne de Louis XI V2 (SDI 2017-06-xx)
Dessin improvisé au cours de l’atelier pour figurer la thèse.
Principe : La loi est une institution spéculaire qui masque la justice sur laquelle elle repose. Celle-ci, quoique fonctionnelle, suppose toujours une certaine asymétrie, un mécanisme caché. Quant à la loi, elle peut être ornée, précisée, encadrée, ses contours n’en demeurent pas moins flous.
Nota : Le reflet est fortuit.
Justice et législation sous le règne de Louis XI V1 (2008-12-xx)
Principe : Fascinante par son économie formelle, cette figure métaphorique, découverte en cherchant tout autre chose, est immédiatement apparue comme parfaitement adaptée au propos de la thèse et déplaçant celui-ci du titre (catégories historiques et manifestes) au sous-titre (catégories « méta » sous-jacentes : La norme juridique royale à la veille des Temps modernes). Son abstraction la rendrait anachronique si les cercles n’étaient agités de légers tremblements, si l’image ne datait bien de la fin du XVe siècle et, surtout, si le mouvement de l’image ne résultait de cette main divine, signe de signe(s) subordonnant toute distinction – y compris juridique – à une intervention décisive. La main jouait de l’ambiguïté. Reprenant une figure utilisée alors dans les manuscrits et les incunables comme un signet ajouté dans les marges pour souligner les points importants, elle inscrivait celle-ci au sein même de l’image, mais en son coin supérieur gauche, là où la lecture commence en Occident. De surcroît, la dialectique abstraite des deux cercles concentriques (Justice et législation ? Normal et exceptionnel ?, sans préjuger de qui contient l’autre), est redoublée par l’intervention de la main. Dit autrement, la relation dialectique elle-même, aussi abstraite soit-elle, ne prend sens que dans sa relation à une intervention extérieure, absente mais pourtant seule figurée. Pour qui voudrait y voir une métaphore de la décision et de la césure qu’elle impose, le lieu, le moment et les modalités de concrétisation de la norme demeurent un abyme qui nous ramène au centre – vide – de l’image. Le signe est parlant : la main comme le centre demeurent insuffisants à eux-mêmes. Ne reste à l’expérience qu’une trace, deux cercles concentriques qui enserrent le droit dans un non-lieu, un centre qui n’existe jamais que par sa périphérie. Manière, aussi, de décliner en l’inversant la fameuse « Sphère de Pascal », bien antérieure en vérité, dont Borges fit un si joli motif[1].
Source : « Séparation de la lumière et des ténèbres », in Hartmann Schedel, Liber Chronicarum, Nuremberg, Anton Koberger, 1493, fol. II v°.
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