Du texte littéraire au langage juridique
par Lisa Carayon et Viveca Mezey
Contrainte : Écrire un texte de nature littéraire dans un langage juridique
Le texte initial
« Pour des questions de morphologie, on pensait qu’il était l’ancêtre de l’éléphant d’Asie » (Le Figaro 12 juin 2017, p. 17)
Le texte oudropié
Article O. 1o1-0 du Code pachydermique : « Sans préjudice des dommages-intérêts, tout éléphant géant, compte tenu de sa morphologie établie conformément à l’article R. 312-5-4 de l’environnement, est l’ancêtre de l’éléphant d’Asie. »
Quelques réflexions à partir de cette contrainte :
- Interrogation sur ce qui « fait droit » ; sur le fait que la tentation est souvent de présenter la norme juridique sous la forme si/alors alors qu’en réalité de nombreux textes ne peuvent pas être rédigés ainsi.
- Débat justement sur ce point : si un texte ne peut être rédigé sous la forme si/alors, cela signifie-t-il qu’il est non-normatif ? Introduction possible ici de la théorie réaliste de l’interprétation sur le fait que la conséquence « réelle » de certains textes est imprévisible.
- Question sur la façon dont les numéros ont été choisis dans l’Oudropo,,. Est-il possible de les faire correspondre à des chiffres présents dans le texte. Viveca Mezey souligne que le choix du -0 correspond à une numérotation absurde dans le Code monétaire et financier.
- une nouvelle contrainte a été proposée par le professeur Anne Saris (Université de Québec), elle consiste à demander à plusieurs spécialistes de droit comparé de différents pays de traduire en langage juridique une même phrase non juridique.
Voir sixtine, traduction, rodropo,, (contrainte inverse, faire un récit à partir du droit), cabazor 37