Exclusion inclusive (ou écriture exclusive)

Par Frédéric F. Martin

DEFINITION :

L’écriture exclusive est le pendant inverse, démocratique et oudropien de l’écriture inclusive. Elle vise à supprimer du droit les distinctions de sexe ou de genre qui introduisent des discriminations entre les citoyens, fragilisent le lien social et maintiennent en droit de dangereux ferments de séparatisme.

APPLICATION :

1.- La loi n° 2014-873 du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes

DEVIENT :

La Loi n° 2014-873 pour l’égalité réel entre les citoyens.

Article 1

L’État et les collectivités territoriales, ainsi que leurs établissements publics, mettent en œuvre une politique pour l’égalité entre les femmes et les hommes selon une approche intégrée. Ils veillent à l’évaluation de l’ensemble de leurs actions.
La politique pour l’égalité entre les femmes et les hommes comporte notamment :
1° Des actions de prévention et de protection permettant de lutter contre les violences faites aux femmes et les atteintes à leur dignité ;
2° Des actions visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel ;
3° Des actions destinées à prévenir et à lutter contre les stéréotypes sexistes ;
4° Des actions visant à assurer aux femmes la maîtrise de leur sexualité, notamment par l’accès à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse ;
5° Des actions de lutte contre la précarité des femmes ;
6° Des actions visant à garantir l’égalité professionnelle et salariale et la mixité dans les métiers ;
7° Des actions tendant à favoriser une meilleure articulation des temps de vie et un partage équilibré des responsabilités parentales ;
8° Des actions visant à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ;
9° Des actions visant à garantir l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes et leur égal accès à la création et à la production culturelle et artistique, ainsi qu’à la diffusion des œuvres ;
10° Des actions visant à porter à la connaissance du public les recherches françaises et internationales sur la construction sociale des rôles sexués.

Article 1 révisé

L’État et les collectivités territoriales, ainsi que leurs établissements publics, mettent en œuvre une politique pour l’égalité entre les citoyens selon une approche intégrée. Ils veillent à l’évaluation de l’ensemble de leurs actions.
La politique pour l’égalité entre les citoyens comporte notamment :
1° Des actions de prévention et de protection permettant de lutter contre les violences faites aux citoyens et les atteintes à leur dignité ;
2° Des actions visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel ;
3° Des actions destinées à prévenir et à lutter contre les stéréotypes ;
4° Des actions visant à assurer aux citoyens la maîtrise de leur sexualité, notamment par l’accès à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse ;
5° Des actions de lutte contre la précarité des citoyens ;
6° Des actions visant à garantir l’égalité professionnel et salarial et la mixité dans les métiers ;
7° Des actions tendant à favoriser une meilleure articulation des temps de vie et un partage équilibré des responsabilités parentales ;
8° Des actions visant à favoriser l’égal accès des citoyens aux mandats électoraux et aux fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ;
9° Des actions visant à garantir l’égalité de traitement entre les citoyens et leur égal accès à la création et à la production culturelle et artistique, ainsi qu’à la diffusion des œuvres ;
10° Des actions visant à porter à la connaissance du public les recherches françaises et internationales sur la construction sociale des rôles sexués.

2.- L’amendement n°AC41 de l’assemblée nationale du 18 mai 2018 ainsi rédigé

« Les actions de promotion de la mixité dans les entreprises, de sensibilisation à la lutte contre les stéréotypes sexistes et pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes »

DEVIENT :

« Les actions de promotion de la mixité dans les entreprises, de sensibilisation à la lutte contre les stéréotypes sexistes et pour l’égalité professionnel »

COMMENTAIRE :

Le présent exemple montre bien que la suppression de la distinction homme/femme renforce l’égalité. Les difficultés sont cependant nombreuses.

L’exposé des motifs de la loi proposée pourrait s’appuyer sur Cl. Lévi-Strauss et G. Dumézil qui soulignent que « c’est l’usage qui conduit naturellement aux changements de la langue et non la volonté de la soumettre à des évolutions sociétales, voire à une idéologie », et concluent que « l’écriture soi‑disant inclusive est en réalité profondément exclusive ».

C’est à ce titre que nous pouvons affirmer sans barguigner que, de manière réciproque, l’écriture exclusive est en réalité profondément inclusive. Pour ce faire, il importe donc de supprimer du droit toute référence à des différences de genre ou de sexe qui introduirait un régime différencié entre les citoyens.

Dans la mesure du possible, le législateur s’efforcera d’utiliser le plus souvent possible des termes génériques et de supprimer les graphies féminines qui sont autant de ferments de dissolution du lien social. Afin de renforcer l’inclusion par l’exclusion (et non l’inverse), il sera proposé de ne plus accorder les adjectifs et participes passés au féminin dès lors qu’il désigne un régime juridique s’appliquant à tous les citoyens.

Afin de conserver au langage son évolution naturelle et de lutter contre sa soumission à des idéologies, il sera proposé soit de supprimer l’Académie française, soit de lui assigner pour seul fonction de prouver que les nouveaux usages introduits dans le langage sont suffisamment établis pour qu’il ne soit mémoire du contraire.