Plan en deux parties, il s’agit d’une contrainte de présentation en droit, plagiaire par anticipation des contraintes oudropiennes. Elle consiste, pour des raisons de clarté et de logique (toute règle de droit n’a-t-elle pas une partie conditions et une partie effet ?), à écrire tout exercice universitaire juridique en deux parties, de la dissertation à la thèse. Le plan en trois parties n’est admis que s’il s’impose et est justifié : en disant que pour tel sujet il ne peut y avoir que trois parties car… Ce plan en deux parties imposé aux étudiants en droit n’existe qu’en France. Ceux qui ont été formés avec le plan en deux parties trouvent beaucoup plus difficile de faire un plan en 6 ou 7 parties ou plus comme c’est le cas ailleurs. On pourrait penser que cette méthode provient de la grammaire de Port-Royal qui a elle-même été écrite en deux parties. Il est vrai que la grammaire est en quelque sorte le code juridique de la langue. Le plan en deux parties est aussi l’équivalent pour le droit du jardin à la française. Ceci dit, il semble bien que le dogme du plan en deux parties n’ai été imposée dans les études de droit que depuis les années 1950 et n’ait pas de profondeur historique (B. Barraud, L’usage du plan en deux parties dans les facultés de droit françaises, RTDciv. 2015, p. 80 citant M. Lemieux, La récente popularité du plan en deux parties, RRJ 1987. 823 et s.). Pourtant quelques auteurs ont tenté de rattacher le plan en deux parties aux sermons de l’ancien régime (J. Bonnard, Variations sur le plan en deux parties en usage dans nos facultés de droit, LPA 19 juin 2012, p. 12 : « Il faut se tourner vers l’art et la manière de construire les discours religieux sous l’Ancien Régime (XVIe-XVIIIe siècles). À cette époque, nos professeurs de droit étaient tous membres du Clergé. Ils en ont conservé la toge en forme de soutane à 33 boutons, âge de la mort de Jésus-Christ, et les discours ou sermons en deux parties ». Il se peut aussi que le plan en deux parties proviennent d’une réforme des études de droit ayant eu lieu en 1804 (M. Touzeil-Divina, Le plan est en deux parties… parce que c’est comme ça, AJDA 2011. 473, 1804 est l’année de réorganisation des facultés de droit, la thèse devait être rédigée en deux parties, une partie de droit romain, une partie de droit positif).
Voir Cabâzor