Sans cœur
Par Nathalie Dion et Clarisse Wallerand
DEFINITION :
La contrainte du sans cœur (l’envers de la contrainte de l’émotion) consiste à rendre glaciale et sans une once d’émotion une belle norme.
APPLICATION :
L’alinéa 1 de l’article 12 du Code proc. civ. :
« Le juge tranche le litige conformément aux règles de droit qui lui sont applicables »
DEVIENT :
« Le juge tranche le litige conformément aux règles de droit qui lui sont applicables, sans prêter attention à ses émotions, dans une rationalité et une rigueur froides, implacables et sans état d’âme ».
L’article 371-5 CC : « L’enfant ne doit pas être séparé de ses frères et sœurs, sauf si cela n’est pas possible ou si son intérêt commande une autre solution. S’il y a lieu, le juge statue sur les relations personnelles entre les frères et sœurs ».
DEVIENT :
« L’enfant doit être séparé de ses frères et sœurs, sauf si cela est totalement impossible ou si l’intérêt de la société commande une autre solution. S’il y a lieu, le juge statue sur la rupture des relations personnelles entre les frères et sœurs ».
COMMENTAIRE :
Cet ajout à l’article 12 CPC vient apporter une connotation froide, sachant que le verbe « trancher » est déjà lui-même porteur d’une forme de violence. Cela rend la profession de magistrat attrayante pour les sadiques. La norme sans cœur semble efficace. La seconde application évoque brutalement la séparation de la fratrie, ce qui peut être choquant pour les enfants concernés.