Voyelle
Par Nathalie Dion et Emmanuel Jeuland
DEFINITION :
Il s’agit de remplacer une voyelle par mot dans un énoncé juridique ou bien d’ajouter une voyelle dans un concept juridique.
APPLICATION :
1.- Le premier alinéa de l’article 1 de la constitution de 1958, selon lequel : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale »
DEVIENT avec la voyelle O : « La Fronce est une Répu-bloque, on dit : visible loque, démocra-toc et socialo ».
2.- L’article 16 DDHC dispose : « Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution »
DEVIENT (avec la voyelle i et un soupçon de contrainte proxémique) :
« Toit de cécité dans la quille de la gérontie des Dix rois ni plus fissurée, ni la respiration des Poivres déterministes, ni poignées de dentition ».
3.- Les deux premiers alinéas de l’article 16-1 CC
« Chacun a droit au respect de son corps.
Le corps humain est inviolable »
DEVIENNENT :
« Chacun a drait au respect de son carps.
Le carps humain est invialable ».
COMMENTAIRE :
Les deux premiers exemples montrent les effets parfois décapants de l’Oudropo,,. La 2ème application permet même de réaliser un saut quantique avec l’une des dispositions les plus importantes du droit français. Il s’en dégage un regard critique sur une potentielle gérontocratie.
Concernant le 3° exemple, une brève étude de la valeur symbolique des voyelles peut être utile. Selon le Dictionnaire des symboles (J. Chevalier, A. Gheerbrant, Robert Laffont, 1982, v° Voyelle) « la prédominance d’une voyelle dans un mot, un discours, un style, serait lourde de sens, d’une valeur symbolique (…) propre à agir sur la sensibilité et l’entendement de l’auditeur, sans qu’il en prenne conscience ». La voyelle A, présente notamment dans « inviolable », évoquerait le grave, l’ample, le tragique, le majestueux (Dictionnaire des symboles, op. cit.). La voyelle A apporte à l’article une certaine gravité.
La voyelle O présente dans « droit », « corps » et « inviolable » fait écho, quant à elle, à l’ordonné, l’ordre, le haut, l’inexorable (Dictionnaire des symboles, op. cit.). Cette voyelle introduit dans l’article un ordre imposé. Les deux voyelles A et O lui apportent de la solennité.
On peut aussi noter que le 3° exemple terminant par le « carps humain est inviolable » peut se lire de la façon suivante : le « quart humain est inviolable », ce qui sous-entendrait qu’il est possible de disposer des trois quarts restants.
En hébreu, les voyelles sous forme de points ou de tirets sont placées en haut et en bas des consonnes, elles servent aussi de cantillations musicales pour chanter les versets, et possèdent un sens ésotérique
archive Voyelle comme contrainte :
Il s’agit par exemple de remplacer une voyelle par mot dans un énoncé juridique ou bien d’ajouter une voyelle dans un concept juridique (par exemple arègle).